travail : oser dire stop
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Travail : oser dire stop

Le bien-être au travail : le Saint-Graal qui semble parfois inatteignable, voire utopique.

Fraîchement élue déléguée au comité social et économique de mon entreprise, j’ouvre les yeux sur l’importance de l’épanouissement professionnel (et surtout du mal-être potentiellement caché).

Attention : je ne découvre pas l’importance du bien-être au travail, mais je réalise surtout l’importance du mal-être et toutes les formes qu’il peut prendre. Je prends conscience de la stigmatisation qui entoure les difficultés que peuvent rencontrer les salariés face à certaines situations.

Je pose ici une question :

Avez-vous déjà perdu confiance en vous, en vos compétences suite à des remarques régulières de votre manager ? Avez-vous déjà perdu confiance en votre manager suite à des engagements qu’il-elle n’aurait pas tenu (augmentation de salaire, évolution de poste…) ? Vous êtes-vous déjà demandé ce que vous faisiez là ? Vous êtes vous déjà senti.e la cible, gratuite, de réflexions sexistes, misogynes… ? …

Ces situations peuvent vite devenir “normales” au sein des entreprises. Ces comportements banalisés ne sont pas justifiables, et encore moins acceptables. Les réseaux sociaux dénoncent régulièrement les sociétés où ces abus sont poussés à leur paroxysme (@balancetastartup ; @balancetonagency…). Merci à ces comptes anonymes de libérer la parole des salariés maltraités ! Nous prenons tou.te.s conscience (nous le savions déjà hein !) que certains comportements sont inacceptables.

Les comptes cités ci-dessus dénoncent des pratiques abusives souvent extrêmes qu’aucun salarié n’a à subir. Mais (et je pose ici une question !), est-ce qu’ils ne banalisent pas les comportements plus “softs” mais tout aussi graves et dangereux pour la santé des salariés ?

Je m’explique :

Quand on voit les scandales qui éclatent sur @balancetastartup, on se dit facilement que “finalement je suis plutôt bien où je suis”, alors qu’aucun acte, quel que soit sa gravité, doit être accepté.

Oui, certaines entreprises, certains managers… sont de vrais tyrans avérés et ne s’en cachent pas : tout le monde le sait et en parle dans la société. Mais qu’en est-il des structures où le comportement peut être plus sournois, plus discret ? Comment faire quand on se sent mal mais qu’on n’ose pas le dire ?

Il y a plusieurs solutions :
  1. chercher un poste ailleurs et partir (vite)
  2. faire appel à la médecine du travail, aux ressources humaines : ces différents services existent pour, notamment, assurer le bien-être des salariés. Si une situation vous est devenue ingérable, ils sont là pour vous aider à trouver des solutions.
  3. en dernier recours : se faire arrêter. Cette solution n’est pas une solution si vous n’avez pas tenté de faire bouger les choses en amont : sinon rien aura changé à votre retour.

Le travail ne doit EN AUCUN CAS devenir un poids, être source d’angoisse, de perte de confiance en soi, de dévalorisation…

Bosser oui, mais pas à n’importe quel prix. Arrêtons de stigmatiser et de se sentir stigmatisé.e lorsqu’on pose un arrêt. Un cadre légal existe en France : il est là pour protéger l’employeur ET l’employé.e. L’arrêt de travail est un droit que vous pouvez réclamer/utiliser lorsque vous en avez besoin (gastro, grippe, mal-être, dépression, burn-out…). N’attendez pas d’être au fond du gouffre, d’avoir atteint le point de non-retour pour vous protéger et prendre du temps pour vous.

Avez-vous déjà été en arrêt ? Avez-vous déjà éprouvé de la culpabilité à vous faire arrêter ? Vous êtes vous déjà senti.e mal au boulot?

Photo de Nataliya Vaitkevich provenant de Pexels

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