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Écologie et Société

Avons-nous tué le libre arbitre ?

Depuis quelques temps, on voit fleurir les « coup de gueule » des influenceurs sur Instagram, rappelant gentiment (ou non) à leurs communautés qu’ils sont bien assez grands pour décider de ce qui est bien pour eux, ou que leur décision et les raisons qui y mène les regarde. Certes, s’exposer sur la toile attire son lot de détracteurs. Mais, au fond, est-ce que nous ne ferions pas plutôt mieux de lâcher un peu les baskets de tout le monde ?

Le libre arbitre est la faculté qu’a l’être Humain à se déterminer, agir et penser par lui-même (par opposition au serf-arbitre), librement. Cela désigne également la volonté non contrainte.

Définitions Atlif et Larousse

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« Tu devrais faire comme ça »

En tant qu’individu, nous avons tous déjà fait face au moins une fois dans notre vie à des personnes ayant un avis sur tout, à base de « tu devrais… », « et si… ». Certains conseils nous sont donnés par des personnes bienveillantes (et encore, l’enfer est paraît-il pavé de bonnes intentions), je ne dis pas qu’il faut arrêter d’écouter autrui, non. Disons que les personnes plus insistantes (les lourds, quoi) nous donnent parfois envie de sortir de nos gonds. S’il y a quelques années, nous n’avions qu’à arborer un (poli) sourire crispé, il faut aujourd’hui aussi affronter ces joyeux personnages jusque sur les réseaux sociaux.

« Ma liberté s’arrête là où commence celle d’autrui »

Bien entendu, nous ne sommes pas des influenceurs et la majorité d’entre nous ont leur profil social en privé. Mais ce n’est pas pour autant que nous nous préservons de ce regard externe supplémentaire que représentent les réseaux sociaux. Car nous suivons des influenceurs, des personnes qui nous inspirent ou que l’on envie un peu, au fond. Alors que fleurissent les incitations au lâcher-prise, au laisser-aller et à la bienveillance, nous nous infligeons ce diktat du « faire bien ». Nous nous jugeons les uns les autres, courbant l’échine pour paraître exemplaire aux yeux du tribunal du bien-être. Le bien-être est individuel mais nous en avons fait un objet collectif.
Cela commence par une remarque jetée comme ça, on pense que ça n’a pas d’importance, on dit ça pour se mettre en valeur : « moi je fais mieux ». Mais au fond, est-ce que nous ne participons pas à la critique collective en jugeant à tout va ? Est-ce que nous ne participons pas à la mort de notre propre libre arbitre ? Car critiquer autrui, c’est accepter que tout un chacun a un droit de regard sur les actions, pensées et paroles des autres… et des nôtres. Nous devenons alors nos propres « Big Brother », à l’image de 1984 de Georges Orwell. 
A force de se comparer aux autres, nous avons mis de côté une donnée fondamentale : nous sommes tous uniques. Même si nous adorons le clamer à coup de citations et autres mugs inspirés, nous l’oublions bien vite dès que nous parcourons notre feed Instagram…

5 fruits et légumes par jour

Bien entendu, je ne parle pas d’écoresponsabilité qui, pour moi, relève d’un devoir citoyen et Humain. Je parle de nos choix de vie, d’éducation de nos enfants, d’hygiène de vie (et choisir ou pas de petit-déjeuner des croissants beurre plutôt qu’un smoothie sans passer pour la folle du village).
Nous sommes censés manger 5 fruits et légumes par jour. J’en prends bonne note. Mais si je ne le respecte pas, ET ALORS ?  Le libre arbitre, c’est prendre des décisions en son âme et conscience, c’est suivre, ou non, les recommandations, les avis. À ce que je sache, tant que je reste en bonne santé, je n’embête personne et cela ne regarde que moi.
Cela m’énerve de plus en plus aujourd’hui d’entendre « elle est grosse » quand on voit partout « acceptons-nous tels que nous sommes ». Qui sommes-nous pour juger ? Et si on arrêtait de regarder les autres pour commencer à faire le ménage devant sa porte ? Cette personne que nous jugeons « grosse » (et sur quels critères ?) se fout certainement de notre avis. Et si cela a un impact sur sa santé, n’est-elle pas la mieux placée pour pouvoir décider d’améliorer son bien-être, ou non ? Qui sommes-nous pour décider à la place d’autrui ?
Nous ne sommes pas parfaits et il est temps de l’accepter de la bonne manière. Nous sommes certes perfectibles, mais il faut aussi accepter qu’on a aussi le droit à l’erreur ou décider qu’aujourd’hui, on a pas envie. Parce que oui, c’est possible.

Des « problèmes de riches »

N’oublions pas non plus que disposer de son libre arbitre est un luxe qui ne peut s’exercer qu’à condition d’avoir la possibilité de s’informer et de faire autrement. Dans beaucoup d’endroits du globe, la question ne se pose même pas. On fait comme ça parce qu’on n’a pas le choix, parce qu’on ne sait pas, qu’on n’a ni les moyens ni l’éducation de se renseigner. 
Le libre arbitre est un privilège, ne le renions pas.
Plus nous nous sommes informés et avons eu de clés à notre disposition pour faire nos propres choix, plus nous nous sommes fermés et restreints nous-même. Nous avons mis en place une manière « universelle » de faire bien les choses, lissant les comportements à travers les réseaux sociaux. Tout est devenu blanc ou noir, où sont les mille nuances entre les deux ?

Ces bons vieux préjugés…

C’est parce que nous en avons vraiment marre des articles pseudo-bienveillants que nous avons décidé d’ouvrir un blog. Un blog qui vous rappelle que vous bénéficiez d’une chose merveilleuse : le libre arbitre. Tant que vous ne nuisez pas à autrui, que vous respectez les autres et que vous ne commettez aucun crime, vous êtes libres de ce que vous souhaitez, de faire les choses comme il vous plaît et c’est tout, TANT PIS pour les autres.
Nous voulons que ce blog soit une parenthèse qui vous donne nos avis, des repères si vous souhaitez les appliquer, tout en restant libres de les prendre en compte ou non. Un espace de bienveillance, sans jugement.

Soyons bienveillants, soyons ouverts, soyons respectueux. Nous ne nous en porterons que mieux.

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