pêche durable
Écologie et Société

Comment manger du poisson durable en 2020 ?

Hello Tutti !

Reprise des “choses sérieuses” aujourd’hui, on quitte la cuisine (même si le sujet finit dans nos assiettes). Suite à la vidéo postée sur Instagram par Lilo.org (que nous avons partagé sur notre compte – n’oubliez pas d’aller nous suivre !), je suis un peu tombée des nues. J’avoue avoir fait confiance (aveuglément) au label MSC  (Marine Stewardship Council) depuis de nombreuses années. J’ai surement été un peu trop crédule, on sait que tout n’est pas rose, mais ça me rassurait.

Cette vidéo met en lumière que le label MSC – label le plus connu au monde pour la certification d’une pêche durable – n’est peut-être pas un si bon gage de qualité. Et pour cause : 83% des produits vendus par le label ne sont pas considérés comme “durables” : ils ont un impact négatif sur l’écosystème marin (destruction des fonds marins, pêche d’espèces qui ne seront finalement pas consommés, utilisation de moyens de pêche actifs/industriels…).

Mais du coup, si on ne peut pas/plus faire confiance aux labels, on fait comment ? J’ai essayé de faire le tri dans l’ensemble des informations disponibles pour comprendre un petit peu plus les enjeux et les solutions possibles.

Tout d’abord, comme pour les cosmétiques, il faut se pencher un minimum sur le sujet, se renseigner sur les poissons les plus touchés par la pêche intensive et dont la population est en situation critique, mais aussi sur les méthodes de pêche utilisées.

Une fois qu’on s’est renseigné on peut faire ses choix en connaissance de cause. Et tout comme pour les différents modes de consommation, chacun est libre de faire ce qu’il préfère et ce qui lui semble le plus correspondre à ses valeurs.

Je ne vais pas détailler les différents labels dans cet article, le but de ce dernier est plutôt de vous donner quelques clés pour faire vos choix de consommation sans avoir à vous fier à un tiers qui ne serait pas forcément transparent ou de confiance.

Il n’y a pas de décret, de règles strictes qui définissent exactement le choix des poissons à consommer ou non, mais on peut s’accorder sur certains critères : 

  • L’espèce est-elle en voie de disparition ?
  • Quel mode de pêche a été utilisé ?
  • Ce poisson est-il bon pour ma santé ?
 
1. Quelles espèces de poisson consommer (aujourd’hui) ?

Actuellement une espèce de poissons sur trois est menacée d’extinction, et 29% des 600 espèces de poissons pêchées dans le monde sont en voie d’extinction totale.

De bonnes raisons pour se demander quels poissons consommer et à quelle fréquence non ? L’idée n’étant pas forcément d’arrêter de manger du poisson (et c’est une végétarienne qui vous parle) mais plutôt de le consommer en connaissance de cause pour pouvoir faire les “bons choix”.

On pourra alors consommer (à date, la situation évoluant au quotidien) : Les poissons à éviter (situation difficile mais pas encore critique) : Les poissons pour lesquels la menace est la plus forte :
  • le merlan
  • la dorade grise ou griset
  • la calamar
  • la truite
  • le lieu noir
  • le lieu jaune
  • la bonite
  • le bar
  • le mulet
  • le maquereau
  • la sardine
  • le tacaud
  • le tilapia
  • le Saint-Pierre
  • le hareng de l’Atlantique
  • la truite arc-en-ciel
  • les moules
  • les crevettes
  • l’anchois
  • le cabillaud
  • le saumon
  • le homard d’élevage
  • le carrelet
  • la baudroie ou lotte
  • le bar
  • la langouste
  • le lieu jaune
  • la rascasse
  • le rouget barbet
  • le thon
  • le turbot
  • l’églefin ou haddock
  • le merlu
  • la sole 
  • les coquilles Saint Jacques
  • le loup de mer
  • l’anguille
  • le cernier
  • la dorade
  • l’empereur
  • le mérou
  • l’huître
  • le chinchard
  • la civelle
  • l’espadon
  • la légine
  • la lingue bleue
  •  le congre
  •  la panga
  • la raie
  • le flétan
  • le grenadier
  • la roussette
  • la carrelet

Attention : ces listes sont basées sur la pêche “locale” (des mers du nord de l’hémisphère) et ne prennent en compte “que” la situation des espèces à l’état sauvage. Pour cela on se pose la question : est-ce que le stock de poissons est suffisant pour assurer le renouvellement de l’espèce ? Il faudra rajouter la méthode de pêche qui peut détruire l’écosystème, ou être agressive notamment car elles entraînent la pêche d’autres espèces non consommées et potentiellement protégées alors rejetées mortes à la mer.

 

2. Quelles méthodes de pêches préférer ?

Une pêcherie d’espadon canadienne certifiée MSC peut notamment être prise comme exemple. En effet, définie comme durable via le label MSC il s’avère que les chiffres montrent le contraire: pour 20 000 espadons pêchés, on relève 100 000 requins dont 35 000 sont tués, 1 200 tortues…

Il est obligatoire aujourd’hui de préciser sur chaque emballage ou étale la méthode de pêche utilisée pour chaque poisson vendu. L’idée est de ne pas se fier au label mais de vérifier directement par vous-même. 😉

En effet, si vous regardez les poissons certifiés MSC, nombreux sont ceux pêchés au chalut ou à la senne… les méthodes les plus agressives (no comment).

Le mieux est de préférer la pêche à la ligne ou au casier ainsi que les petits bateaux. On évite par contre les chaluts, sennes, dragues, filets (tous les filets) qui raclent les fonds marins, ou prennent au piège beaucoup d’espèces non consommées. Certains considèrent les filets comme des techniques douces, je mettrais ici mon point de vue qui est contre les filets car beaucoup d’espèces se retrouvent bloquées et meurent pour ne jamais finir dans nos assiettes… On pense aux poissons, mais il faut rajouter les tortues, dauphins… qui ont besoin de remonter à la surface pour respirer et qui, pris dans les filets, se noient.

En ayant déjà ces quelques techniques en tête, on peut soulager les écosystèmes marins.

 

3. Quels poissons consommer et quand ?

Pour les plus motivés, on peut se demander à quelle saison consommer quel poisson (en fonction des périodes de reproduction notamment). En effet, pendant les périodes de frais (reproduction) certaines espèces vont se concentrer dans des zones idéales pour la pêche mais les pêcher à ce moment précis c’est porter directement atteinte au stock et à la capacité de renouvellement de l’espèce.

Ok donc on fait comment ? Parce qu’autant la saisonnalité des fruits et des légumes, ça va mais alors celle des poissons…

Histoire de ne pas faciliter les choses, une même espèce ne se reproduit pas à la même période selon la zone géographique où elle se trouve.

En partant du principe qu’on mange en métropole (désolée pour ceux qui nous lisent de plus loin !) du poisson “local” issu des mers du nord, voici quelques indications pour les poissons que nous avons listés dans “à consommer” :

  • la dorade grise de fin mai à début novembre
  • le hareng toute l’année
  • le lieu jaune et le lieu noir de mai à janvier
  • le maquereau de juillet à février
  • le mulet au printemps
  • le tacaud d’octobre à février

Bon j’espère ne pas vous avoir trop déprimé et/ou fatigué avec tous ces éléments ! Et j’espère aussi que vous allez maintenant y voir plus clair ! 😉

N’hésitez pas à nous faire vos retours, et à nous faire part de vos connaissances sur le sujet !

Je vous mets les références utilisées, pour ceux qui voudraient remonter à la source. 😉

https://www.consoglobe.com/quelles-especes-de-poisson-acheter-cg
https://www.planetoscope.com/agriculture-alimentation/peche
http://www.guidedesespeces.org/fr/ecolabels
https://lechoppebio.fr/blog/le-label-msc-peche-durable-et-ses-limites–n1
https://document.environnement.brussels/opac_css/elecfile/GIDS_PoissonDurable_FR.pdf
https://www.msc.org/fr/nos-actions/notre-approche/que-signifie-le-label-msc-peche-durable
https://www.lemonde.fr/planete/article/2016/11/30/polemique-autour-du-label-peche-durable_5040914_3244.html
https://www.nouvelobs.com/rue89/rue89-planete/20110222.RUE0982/peche-durable-msc-l-ecolabel-qui-encourage-le-massacre.html
https://jenniferjacquet.files.wordpress.com/2010/05/christianetal_biolcons_2013.pdf
https://changingmarkets.org/media/publications-landing/
https://document.environnement.brussels/opac_css/elecfile/GIDS_PoissonDurable_FR.pdf

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