Du jetable au durable pour les règles : la cup

Alors oui, vous en avez déjà entendu parler mille fois. Mais moi aussi j’avais des préjugés sur la cup. Et j’y suis passée. Pourquoi ? Comment ? En quoi la cup peut être un moyen de mieux connaître son corps ? Je vous dis tout !

Il y a un peu plus de quatre ans, j’ai appris l’existence de la cup en lisant les blogs « retour au naturel». Les premières utilisatrices en vantaient les mérites et l’objet m’a intriguée, interpellée. Sur le coup, j’ai complètement écarté l’idée : trop nouveau, trop bizarre, je jugeais cette solution peu pratique, peu hygiénique et pas du tout adaptée à mon style de vie. Comment la vider au travail quand on a des toilettes avec des lavabos communs ? Si la cup déborde ? Comment la vider sans en mettre partout ? Et puis, je n’aimais déjà pas changer mon tampon alors une cup pleine merci… mais non merci. J’ai donc rejeté cette solution en bloc.

La cup, pourquoi ?

Malgré tous mes préjugés, j’avais pourtant déjà commencé le travail nécessaire à ma transition vers le naturel et la cup. Cette dernière avait attiré mon attention, la première étape était franchie. 
L’idée a ensuite fait son chemin inconsciemment, il faut dire qu’on en entendait de plus en plus parler sur internet. En parallèle, je me suis tournée vers des solutions bio, naturelles ou moins nocives pour la santé et l’environnement, y compris dans les solutions périodiques jetables. Les scandales sur la composition des tampons et serviettes battaient leur plein. 

En 2017, j’étais prête à entendre le discours d’Emma sur la cup, qu’elle utilisait depuis quelques mois déjà. J’ai donc terminé ce qui serait ma dernière boîte de tampons et commandé la mienne (remplacez tampons par cigarettes et vous aurez la confession d’un fumeur qui a arrêté).

Choisir LA cup

Lors de mes recherches, je me suis rendu compte que beaucoup de filles avaient testé plusieurs cups avant de trouver LA bonne. Sauf qu’il était hors de question d’investir dans différents modèles pour m’en débarrasser ensuite (ce n’est pas comme si ça se revendait sur Le Bon Coin en plus), que je voulais éviter le gaspillage mais surtout adopter rapidement ce geste, sans excuses. Je suis tombée sur le site coupemenstruelle.net, qui est très bien fait et complet. La lecture de plusieurs articles sur l’insertion de la cup, l’utilisation, la stérilisation… m’a permis de mieux appréhender cette solution. Le site propose même un formulaire pour nous aider à sélectionner les modèles les plus adaptés à son flux, sa morphologie, ses besoins… Je vous le recommande pour écarter d’emblée les cups qui vous seront les moins appropriées.
A l’issue du test, j’ai commandé « la grande minote » (anciennement « p’tite minote ») de Miü Cup. Gros bonus, elle est conçue par une entrepreneuse marseillaise, à quelques kilomètres de chez moi, et fabriquée en France. Plus local, ce n’est pas possible.

Côté pratique, ça se passe comment ?

La première fois, je dois avouer que j’ai un peu galéré à l’insérer car ce n’est pas pareil qu’un tampon. Celles qui utilisent des tampons sans applicateur seront peut-être un peu moins “perturbées”. Ce n’était pas mon cas, je n’étais pas super à l’aise, et du coup elle n’était pas très bien positionnée et m’a un peu gênée pendant la journée. Contrairement au tampon, j’ai rapidement appris à l’insérer correctement et cela allait déjà mieux la deuxième fois. Si cela est aussi votre cas, n’hésitez pas à faire un tour sur le site coupemenstruelle, qui explique plusieurs méthodes d’insertion. 

Côté praticité, j’ai été très rapidement conquise. Non, cela ne déborde pas si on la choisit correctement. Mais surtout, OUI, la cup est compatible avec le travail !
La première fois que je l’ai utilisée, une journée de boulot (et un apéro) m’attendaient (disclaimer : plus de 12h, c’est trop, comme pour un tampon). Je n’ai pas eu besoin de la vider en cours de journée, et ce jusqu’à aujourd’hui. Il faut savoir que j’ai toujours “doublé” tampons et cup avec des protège-slips en plus, pour savoir quand les remplacer/vider. Si vous avez un flux plus abondant, il vous faudra sûrement la vider dans la journée. Certaines filles investissent dans des mini-bouteilles d’eau afin d’avoir toujours de quoi rincer leur cup sans avoir à sortir des toilettes.

Pour l’enlever, c’est facile : il n’y a qu’à pincer la base pour créer un appel d’air et retirer la cup. Il est important de bien la pincer pour éviter l’effet ventouse qui ne vous permettra pas de l’enlever. Ensuite, on vide la cup, on la rince et on la nettoie. Beaucoup de filles se contentent d’un nettoyage au savon mais pour ma part, je préfère la stériliser avant chaque utilisation. Cela n’est pas contraignant : 7 mn dans une casserole d’eau bouillante et on n’en parle plus. Si vous préférez, vous pouvez investir dans des pastilles de stérilisation à acheter en pharmacie. Cela n’est à mon sens pas nécessaire dans la mesure où la stérilisation peut simplement se faire à l’eau mais chacune fait bien comme elle préfère, surtout pour des sujets aussi sensibles et intimes. Il faut néanmoins stériliser la cup à la fin de chaque période de règles avant de la ranger. Enfin, on oublie vinaigre et autres détergents qui irritent la muqueuse interne. 

Et le stérilet dans tout ça ? On a toutes déjà entendu des histoires d’horreur mettant en scène un retrait de cup accompagné d’une sortie de stérilet. Pour avoir posé la question à plusieurs gynécologues, il y a peu de risques MAIS il faut faire attention. En effet, le fil du stérilet qui dépasse dans le vagin est placé beaucoup plus haut que la cup. Après la pose, il est conseillé d’attendre quelques cycles avant de réutiliser sa cup, le temps que le stérilet soit bien “accroché”. A l’utilisation, il faudra faire attention de bien pincer la base pour faire appel d’air et éviter de tirer dessus pour la retirer. Si vous êtes concernée, on vous conseille d’aller faire un tour sur cet article qui vous explique tout sur la cup et le stérilet.

Passer à la cup, le bilan

Aujourd’hui, cela fait plus de 2 ans que je suis passée à la cup, et je ne reviendrai plus aux tampons traditionnels, bio ou non. J’y vois plusieurs avantages :

• La cup est plus économique que des tampons. Tout le monde vous le répète, mais c’est un fait. J’ai acheté la mienne 24€ hors frais de port. A 4€ le paquet de tampons tous les 3 mois (en ce qui me concerne), j’étais sur un budget de 16€/an. Pas grand-chose mais en attendant, ma cup a été rentabilisée au bout de 1 an et demi d’utilisation.
• Je trouve la cup plus confortable à porter qu’un tampon, mais surtout plus confortable à retirer ! Surtout si vous avez comme moi un flux qui varie selon les cycles. L’effet râpe quand on a mis un tampon alors qu’il n’y avait pas grand-chose à absorber n’étant pas des plus agréables… (désolée mais on va pas y aller par quatre chemins, on est -presque- toutes déjà passées par là).
• Détail futile, mais je n’ai plus peur d’avoir la ficelle du tampon qui dépasse lorsque je me baigne.
• Contrairement aux tampons, on sait où notre cup a traîné, mais surtout on sait qu’on l’a stérilisée avant de l’utiliser.
• La cup aide à mieux se connaître. Avec les protections jetables, on a du mal à se rendre compte de la quantité de sang que l’on perd car le tampon ou la serviette sont rapidement imbibés. Avec la cup, on se rend compte qu’en fait, la quantité de sang est peu importante par rapport à l’idée que l’on s’en fait. Ca a vraiment été un « choc » pour moi de voir qu’au maximum, ma cup n’était qu’à moitié pleine. Bien entendu, cela varie en fonction de votre flux. Pour comparatif, j’achetais des tampons flux normaux et en utilisais 2 par jour les jours les plus abondants.
• Pas de mauvaise surprise, adieu boîtes de tampons vides quand on en a le plus besoin, la cup dure plusieurs années. Certes, si vous avez vos règles par surprise, vous ne pourrez pas en emprunter une, mais le problème se pose aussi avec un tampon : si vous n’en avez pas sur vous, il faudra dans tous les cas trouver une solution de repli (on ne remerciera jamais assez celles qui ont toujours « ce qu’il faut »).
  
  

Le mot de la fin…

En ce qui me concerne, le passage à la cup s’est fait en douceur et je l’ai immédiatement adoptée. Cela pour deux raisons :

• J’étais prête à me lancer, j’y suis venue par moi-même et je ne me suis pas forcé la main
• Je me suis bien renseignée avant l’achat pour être sûre d’avoir un modèle qui me convienne

Ces deux étapes sont très importantes. Ne vous lancez pas si vous ne vous sentez pas prête. Vous pouvez par exemple commencer par remplacer les tampons/serviettes traditionnels par des protections plus naturelles et non blanchies. Dans mon cas, cela a été plus facile de commencer par la cup mais peut-être que vous vous sentirez davantage prête à adopter les serviettes lavables. Il n’y a pas d’ordre à respecter tant que vous faites les choses en adéquation avec vous-même. 

La prochaine fois, Emma vous parlera des solutions lavables et vous dira où les trouver, comment les nettoyer…

Et vous, vous vous sentez comment par rapport à la cup ? Prête ou non ? Déjà convaincue ?