Lâchez-moi les baskets !

J’adore la randonnée et la course à pied. Super, merci, me direz-vous ! Chacun ses goûts !

J’adore partir dans la nature, seule, marcher ou courir sur de longues distances. Oui mais, je suis une fille, et parfois je ne me sens pas en sécurité.

Certains me disent : mais tu n’as pas peur de croiser un sanglier ? Je leur réponds systématiquement : je préfère croiser un sanglier qu’un chasseur armé !

Mais si je ne me sens pas en sécurité ce n’est pas (uniquement) à cause des chasseurs. Combien de fois ai-je croisé un homme (ou un groupe d’hommes) alors que j’étais seule sur des chemins isolés ? Combien de fois ai-je coupé discrètement ma musique pour entendre ce qu’il disaient en me croisant, s’ils me suivaient…?

Il n’y a pas très longtemps, au travail, une collègue nous disait que 100% des femmes qui avaient été agressées durant leur footing écoutaient de la musique. Alors on s’est demandées : est-ce qu’il faut arrêter d’écouter de la musique ? Est-ce qu’une femme, parce qu’elle écoutait de la musique en courant, est responsable de son agression ? On marche sur la tête non ? Bientôt on va dire que la tenue vestimentaire est responsable de l’agression…

Pas plus tard que mardi matin, je suis partie courir sur une voie verte (chemin de balade aménagé). Alors que je courais (sans musique !), je suis passée devant un groupe d’une dizaine d’hommes, posés sur le bord du chemin à papoter. Je pense que la moyenne d’âge était de 65 ans environ. En passant j’ai bien fait attention à ne pas les regarder, à me faire discrète… Que n’ai-je pas entendu à mon passage : “j’ai trouvé ma biche les gars” et d’autres répondre en rigolant “allez, c’est bon laisse-la”. 

Comment réagir quand on entend ça ? Se retourner pour leur dire “VA TE FAIRE CUIRE UN ŒUF, VIEUX PERVERS !”, ou bien “EXCUSEZ-MOI VOUS DEVEZ CONFONDRE, MOI JE SUIS UNE FEMME ET PAS UNE BICHE”…

Je m’en suis voulu parce que je n’ai rien dit. Mais en même temps je devais repasser quelques minutes après devant eux pour récupérer ma voiture. Alors c’est ça la sécurité quand on est une femme en 2022 : se taire, accepter et… faire comme si de rien n’était ?

Je suis une femme, j’ai des nièces, une filleule, des sœurs, des cousines… je n’ai pas envie d’être inquiète pour elles quand elles sortent, quand elles vont danser, quand elles vont courir…

Je me pose souvent la question : quoi faire ? Comment faire évoluer les mentalités ?

Éduquer les hommes et les femmes de demain, parler (essayer) avec les hommes d’hier et d’aujourd’hui qui ont des attitudes machistes ?

Et vous, vous vous sentez comment dans des situations similaires ? Vous avez le courage de répondre ? Partagez-nous vos meilleures punchlines !

Emma

Un peu baroudeuse et toujours à la conquête de nouveaux rêves, je suis l’hyperactive de notre binôme. Grande amoureuse de la nature et des animaux, j’investis une partie de mon temps libre en actions bénévoles. J’aime faire des choses avec mes mains : tricot, couture, broderie, bijoux, cuisine… J’aime essayer et ai tendance à prendre des libertés par rapport aux notices : bref j’aime me faire mes propres expériences.

Pour les données cosméto j’ai la peau du visage sensible et plutôt normale, la peau du corps très sèche et les cheveux fins et normaux (à tendance grasse quand je suis à Paris) – ça pourra peut être vous aider à vous projeter quand je donnerai mon avis sur certains produits !