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Quand l’envie d’enfant devient viscérale

Aujourd’hui, on aborde l’envie de bébé. Quand elle vient nous mettre une grande claque dans la figure sans qu’on ne comprenne pourquoi, ni d’où elle vient. 

Pour ma part, ce sentiment a pris fin le jour où je suis tombée enceinte, puisque nous accueillerons bébé M. au mois d’août (oui, je l’annonce comme ça, BAM !). Mais après plusieurs discussions avec des amies, je me suis aperçue qu’il s’agit d’un sujet bien plus courant que ce que l’on croit
Je pense qu’il est important d’en parler, déjà pour que celles qui passent par ici se sentent moins seules, mais aussi parce que reconnaître ses propres sentiments, c’est déjà mieux les comprendre et les maîtriser. 

Bref, aujourd’hui je vous parle de l’envie viscérale d’enfant.

Mais d’abord… un mot pour celles qui ne sentiront pas concernées

Comme d’habitude, ne généralisons pas : certaines femmes ressentiront cette envie profonde, d’autres non. Certaines souhaiteront devenir mères, d’autres non. Je respecte profondément chacun de ces choix, et d’autant plus ceux qui doivent affronter diverses sources de pression externes, qu’elles soient du style « bon, le bébé c’est pour quand ? » ou « non mais trois c’est déjà beaucoup non ? ». Paix et amour sur vous, vous êtes des exemples de sagesse et de patience. Parce que oui, en 2022, on peut ne pas avoir envie de devenir mère. Jamais. Ever. Et ça ne fait d’aucune femme une égoïste, ou tout autre adjectif hautement dépréciatif (mais heureusement, on avance dans le bon sens). 

Et pour celles qui souhaitent le devenir plus que tout mais n’y parviennent pas, amour sur vous. J’espère sincèrement que vous pourrez réaliser cette envie, d’une façon ou d’une autre.

Quand on ne se reconnaît plus

J’ai toujours entendu cette expression « avoir les hormones qui travaillent » et, peut-être à cause de mon grand esprit de contradiction, je me suis toujours dit que ça ne m’arriverait pas. Je refusais de penser que les hormones puissent prendre le pas sur mes décisions rationnelles. Sauf que non.

À l’approche de la trentaine, il y a deux ans environ, j’ai commencé à sentir de plus en plus fortement l’envie d’enfant. Elle venait toujours d’un coup, par vagues, sans réelle explication, comme venue des tripes. J’avais besoin d’en parler, un peu, même beaucoup, j’avais besoin de devenir mère. Je ne me reconnaissais pas : moi qui ai toujours été décidée, raisonnée, je ne comprenais pas que cette envie puisse m’affecter autant. Je ne comprenais pas pourquoi, d’où, comment ; je me battais un peu avec moi-même pour réprimer ce sentiment, pour qu’il ne m’impacte pas si fort. J’essayais de me retenir, d’autant plus que Monsieur ne se sentant pas prêt, je ne voulais pas le brusquer dans son cheminement. (Bon, clairement, j’en parlais quand même beaucoup !). Avec du recul, je me rends bien compte que j’aurais dû en parler davantage avec mes amies, échanger pour comprendre que ce sentiment est tout à fait normal, ou tout simplement pour évacuer un peu cette pression. Mais que voulez-vous, on est comme on est 😉

D’où vient mon désir de maternité ?

À ce moment-là, je me suis posé la question fatidique. Cette envie avait-elle été construite par des années de rabâchage sur l’« instinct maternel » et des jeux d’enfance centrés autour de la maternité ou était-ce une véritable envie indépendante des diktats sociétaux ? 
J’en profite pour faire un big-up à ma poupée d’enfance Marie-Johanna (oui oui, merci Maman pour l’idée de prénom) pour tout ce que je lui ai fait endurer.

Me poser pour y réfléchir a été compliqué et je n’ai pas vraiment trouvé la réponse car j’avais du mal à « détricoter » ce qui venait de l’extérieur et ce qui venait de mes désirs profonds (mais les désirs ne sont-ils pas influencés par la société ? Vous avez deux heures). 
C’est un événement externe qui m’a permis de savoir où j’en étais et de me confirmer que OUI, ce désir de maternité venait bien de moi et que je n’imaginais pas ma vie sans enfant. 

Peut-être aussi vient-il du fait que nous, femmes au sens biologique du terme, nous savons que nous ne pourrons pas avoir d’enfants à vie. Les hommes peuvent prendre plus de temps pour réfléchir, ils seront toujours fertiles à 50 ans, alors que nous non. Du coup, on serait plus enclines à ressentir cette pression du « temps qui passe » et de l’horloge qui tourne (et là j’ai dans la tête « Le bilan » de Neg Maroon, de rien).

 

OK, mais on fait quoi du coup ?

Maintenant que vous comprenez mieux d’où ce sentiment peut venir, vous vous demandez sûrement « c’est bien beau tout ça mais je fais quoi moi avec ça ? ». Vous avez tout à fait raison. On fait quoi ? 

Ce qui m’a aidé, ça a d’abord été d’accepter cet état. De me dire qu’il est tout à fait normal et envisageable et déjà, ça fait du bien ! 

Ensuite, j’en ai discuté avec diverses personnes, y compris mon conjoint. Je sais que ça peut être difficile avec son.sa conjoint.e (si conjoint.e il y a) car on a peur de le.a brusquer, il.elle a aussi le droit de faire son propre cheminement. Vous pouvez en parler à vos ami.e.s, votre famille… Le mot clé est la communication : pour être comprise, soutenue, mais surtout pour relâcher tout ça, parce que ça fait beaucoup de sentiments contradictoires.  

Il n’existe malheureusement pas de solution miracle, et j’en suis désolée. Mais en parler, le normaliser c’est aussi accepter qu’on puisse se sentir comme ça, et déjà c’est énorme. Partager le poids de ce sentiment invasif aide aussi beaucoup. Et c’est ça aussi la sororité 💛 se soutenir dans les moments les meilleurs comme dans les plus difficiles.


Et vous, ça vous est arrivé ? Quelles solutions/mantras avez-vous mis en place pour vous soulager ?

Crédits photo : Kristina Paukshtite via Pexels

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